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Quel christianisme?

29 mai 2020

Charles de Foucauld

Charles de Foucauld

Aurait-il aimé être canonisé ? Question stupide me direz-vous! L'Eglise ne demande pas son avis! Mais comment rendre compte de la vérité spirituelle de ce frère universel si loin de notre monde de tous les jours. Pouvons-nous comprendre un tant soit peu cet ermite séduit par  les paysages du Hoggar, sillonant des pistes de fortune  qui  ne mènent nulle part et ne laissant finalement peu d'écrits sinon un fabuleux dictionnaire dialectal du parler touareg?

 

 

Quand on regarde le visage ascétique de cet homme, on a peine à reconnaître l'homme frivole et jouisseur qu'il a été durant sa carrière militaire. Pourtant sa conversion et son itinéraire spirituel peut inspirer notre vie chrétienne en ces temps de désert pour notre Eglise en Europe. De son expérience spirituelle il dira: « Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu. »

 

 

Le Vatican a annoncé, le 27 mai 2020, qu’il allait procéder à la canonisation du Père Charles de Foucauld (1858-1916), un religieux au parcours particulier. Ce noble français fut militaire avant d’embrasser la vie religieuse et d’être assassiné dans son ermitage au sud du Sahara.

 

 

 

 

 

 

25 mai 2020

L'Eglise de Bruxelles en crise ?

 

 

L'évêque auxiliaire de Bruxelles: "Le manque de laïcs qui s’engagent, voilà un problème"

 

 

Les défis de l’Église à Bruxelles, explique Mgr Kockerols, évêque auxiliaire de la capitale, sont " les défis liés à la sécularisation que rencontre l’Église dans toutes les villes de l’Occident". Mais la réalité cosmopolite de la ville " en fait un intéressant laboratoire", assure-t-il.

Cette réalité cosmopolite est-elle le principal trait d’identité de l’Église à Bruxelles ?

Elle représente un grand défi : celui d’avancer vers l’unité. Et je suis convaincu qu’on ne peut construire l’unité que si on est réellement conscients de la diversité. Or, les Bruxellois perçoivent peu cette diversité. Ils comprennent l’Église à partir de ce qui se vit dans leur propre langue, dans leur quartier. L’émoi et les polémiques de ces dernières semaines témoignent d’une méconnaissance de beaucoup de la réalité de l’Église à Bruxelles. Ici à l’évêché, nous avons la chance de bénéficier d’une vue d’ensemble, mais sans doute ne prenons-nous pas suffisamment de temps pour faire comprendre que la réalité a encore beaucoup évolué en quelques années.

Dans quel sens ?

À première vue, c’est le mot "moins" qui permet d’évaluer cette évolution : moins de prêtres, moins de fidèles, moins de bénévoles… Je relativise cependant ce "moins" car la pratique est constante ces dernières années à Bruxelles. Mais, si ce "moins" peut être le déclencheur du changement, il ne peut en être le moteur. Le moteur, cela doit être de viser un "autre". L’Église doit renouveler en profondeur sa présence, et elle ne pourrait pas viser simplement à reconquérir ce qui a été perdu. Cet esprit de reconquête n’est pas ce qui m’habite, car je suis convaincu qu’on évolue vers autre chose, une nouvelle présence qui rejoint la véritable mission de l’Église.

Vous n’aimez pas l’esprit de reconquête, mais Jésus n’a-t-il pas dit : "Allez, et de toutes les nations faites des disciples" ?



Quand Jésus dit "des" disciples, il ne dit pas que tout le monde doit être baptisé, qu’il faut revenir à l’univers de la chrétienté où le non-baptisé était un scélérat. Il souhaite que le monde soit imprégné de disciples qui vivent l’Évangile et en témoignent.

Concrètement, comment imaginer cet "autre" ?

Je souhaite une Église qui offre des lieux vivants qui permettent aux chrétiens de vivre leur foi dans toutes ses dimensions : à travers ses sacrements (l’eucha ristie, les confessions… NdlR), mais aussi à travers l’engagement, le service et l’évangélisation.

C’est en ce sens que vous avez poursuivi la politique des unités pastorales (UP), qui consiste à rassembler des paroisses. Quel bilan en tirez-vous ?

Soulignons d’abord que cette dynamique de l’UP prévaut dans toute l’Europe occidentale sous différents noms. Le bilan à Bruxelles est globalement très positif, sauf dans quelques coins de la ville, privilégiés notamment au vu du nombre de prêtres et bénévoles disponibles. Ces quartiers ont eu du mal à percevoir que leur réalité n’est pas celle qui prévaut dans l’ensemble de Bruxelles, où les UP sont nécessaires pour que la communauté et ses forces vives soient suffisantes pour fonder ces pôles vivants.

Une grande critique adressée à l’organisation de l’Église bruxelloise est que les prêtres doivent circuler entre différents clochers, qu’ils ne connaissent donc plus leurs paroissiens, qu’ils sont réduits à être des intendants mobiles… Une communauté n’a-t-elle pas besoin de se sentir proche de son prêtre ?

Un prêtre seul n’a pas toutes les qualités. La force aujourd’hui est d’avoir une équipe de personnes formées autour d’un ou de plusieurs prêtres et laïcs, qui porte collégialement la conduite d’une UP. Je comprends l’envie d’avoir "son prêtre", mais ce n’est plus envisageable.

Mais organiser de telles équipes, cela fonctionne-t-il ?

Oui, partout, avec des aléas et des difficultés propres à notre humanité. Les polémiques des dernières semaines sont des exceptions. Je comprends qu’il puisse y avoir des réflexes de repli dans un contexte du "moins", mais ce n’est pas cela, l’Église. L’Église n’est pas un club où l’on se choisit, c’est un lieu où l’on est appelé.

Certains ont l’impression que la politique des UP est imposée de manière unilatérale, bureaucratique, et ne permet pas de respecter des lieux plus spécifiques comme l’était La Cambre…

Dire cela est injurieux. Le conseil vicarial se réunit plusieurs heures par semaine pour suivre au plus près ce qui se vit. Nous faisons tout pour respecter les personnes et les réalités, mais il n’y a pas de solutions simples. Or, de beaux parleurs qui me disent ce qu’il faut faire, j’en ai tous les jours, mais des gens qui sont au service de l’Église, les pieds dans la gadoue, je pleure pour en avoir. Le manque de laïcs qui s’engagent au quotidien, voilà un problème.

La Libre 25/5/2020

 

Carte blanche de chrétiens engagés

 

Cette carte blanche est portée par une vingtaine de signataires (voir ci-dessous). Elle fait notamment suite au départ des Prémontrés de la paroisse de La Cambre que La Libre avait évoqué le premier avril dernier. Cette opinion sera suivie ce lundi sur notre site, ainsi dans le journal papier, par un dossier sur la situation de l'Église à Bruxelles et un entretien avec Mgr Kockerols, évêque auxiliaire de la capitale.

"Le Seigneur cherche la proximité avec ce peuple et il formait le cœur de ses disciples à cette proximité avec la foule… C’est ainsi que Jésus enseignait les apôtres à une proximité avec le peuple, le peuple de Dieu." (Homélie du pape François à Sainte-Marthe du 24 avril 2020)



Les annonces précipitées du départ des Pères Prémontrés de l’Abbaye de La Cambre et de celui du prêtre référent de l’église St Paul, sans préparation pour l’avenir et sans considération pour les paroissiens pourtant revenus en nombre comme autant de brebis retrouvées, laissent des milliers de fidèles pantois. Quelle est donc cette Eglise qui éteint ses flammes de foi et de vie ?

La logique de l'UP ne génère-t-elle pas elle-même la pénurie de prêtres qu’elle prétend pallier ?

Le droit canonique confère certes à l’Évêque ou Évêque-auxiliaire le pouvoir souverain de déplacer les prêtres d’une paroisse à l’autre. Il n’a en principe pas à tenir compte de l’avis des paroissiens. Lui seul sait ce qui est bon pour son Église. A Bruxelles, depuis une vingtaine d’années, les paroisses ont été regroupées en Unités Pastorales (UP). Face à la pénurie de prêtres et, dans certaines paroisses, à la diminution du nombre de pratiquants, ce regroupement est apparu plus rationnel. Cela permet de limiter les coûts et puisqu’on manque de prêtres, d’interchanger ceux-ci. Dans cette conception, qui est celle de l’Église à Bruxelles aujourd’hui, une UP qui compte trois prêtres pour trois clochers, qui plus est dans une commune sociologiquement privilégiée, c’est un luxe qu’une saine gestion ne peut, semble-t-il, tolérer. Saine gestion implique répartition équitable des ressources. La solution est, semble-t-il, évidente, il faut en retirer l’un des trois, et laisser les deux autres prêtres de l’UP assumer la pastorale de l’ensemble. Dans cette même optique, une paroisse dont les prêtres, de par leur vie moniale consacrée à la prière, ne peuvent répondre à l’exigence de "tourner" dans l’UP, ne peut perdurer. Leur contrat n’est pas rempli, ils doivent partir. Bruxelles perd deux prêtres. Deux clochers se retrouvent sans pasteur. Un lieu de culte d'une richesse historique et culturelle incontestée sera à court terme déserté. Triste réalité, que l’Eglise à Bruxelles veut nous faire admettre comme une fatalité justifiant le regroupement en UP. N’est-ce pas prendre le problème à l’envers ? Comment croire que priver brusquement de leurs pasteurs deux paroisses en plein essor pourrait être la réponse aux défis de l’Eglise d’aujourd’hui ? La logique de l'UP ne génère-t-elle pas elle-même la pénurie de prêtres qu’elle prétend pallier ? La sécularisation n’est-elle pas, en partie du moins, la conséquence plutôt que la cause de cette "saine" gestion ? Faucher ainsi des pousses prometteuses et en pleine renaissance sans plan pastoral établi en comptant sur les laïcs pour gérer bon an mal an l’avenir de la communauté, ne voue-t-il pas ces clochers à la désertification et à la fermeture ? On fait dans la gestion temporelle, pas dans le spirituel.

Nous, laïcs engagés, ne nous y retrouvons pas

L’Évêque décide souverainement. Il n’est pas tenu de consulter la base. Cependant, l’on s’interroge sur la manière dont, au XXIe siècle et dans une société incontestablement démocratique, de telles pratiques sont encore d’actualité. On s’interroge aussi sur leur cohérence avec le discours du pape qui recommande aux pasteurs de rester proches des fidèles. Ce qui se passe à Bruxelles nous paraît être le signe d’une Eglise autoritaire et éloignée de sa base. Une Eglise qui ne semble pas se soucier de la communauté vivante des fidèles qui la composent et l’animent, qui en sont la base et la force. Ni de tous ces laïcs engagés qui se donnent sans compter. La communauté implore son Évêque-auxiliaire de l’entendre. Il a d’autres priorités, leur dit-il. Alors nous, laïcs engagés, ne nous y retrouvons pas. On peut légitimement se poser la question de la cohérence du plan pastoral du Vicariat qui nie l’existence des fidèles tout en affirmant que "les laïcs engagés auront à aller plus loin dans la prise de responsabilités".



L’Église à Bruxelles ne fait certes pas dans l’émotion. Cependant, entre émotion et sourde oreille, n’y a-t-il pas un juste milieu, une place pour l’écoute et le dialogue ? Cette Église sourde se soucie-t-elle de savoir ce que deviendront les jeunes pousses de Foi nées dans le cœur des enfants venus se préparer aux sacrements de Première Communion, Confirmation et Profession de Foi ? Se soucie-t-elle des doutes et questions qui traversent l’esprit des jeunes venus rejoindre les rangs de la toute récente messe des jeunes ? Ou de ces centaines de scouts laissés sans aumônier ? Voit-elle la quête de sens et de confiance des futurs mariés et des jeunes parents venus faire baptiser leur enfant ? Perçoit-elle le besoin de spiritualité des moins jeunes qui, dans l’agitation de leurs vies familiales, professionnelles et sociales, viennent chercher auprès de leur pasteur un peu de quiétude et de force ? Se préoccupe-t-elle des aînés qui, au crépuscule de leur vie, trouvent, grâce à la présence de leur pasteur, le réconfort, la confiance et la paix pour pouvoir quitter ce monde sereins ? Et de tous ceux, croyants ou non, qui sont perdus ou dans le brouillard et qui, accueillis par leur pasteur, trouvent auprès de lui un peu de la Lumière et de l’Espérance qui nous vient du Père, un peu de cet Amour divin et de cet amour du prochain qui, peut-être, leur a tant manqué ? L’Église à Bruxelles ne joue-t-elle pas son avenir en coupant ce qui est vivant et qui porte du fruit, au risque de voir ses églises désertées ? L’Église à Bruxelles ne génère-t-elle pas elle-même en partie la perte de fidèles qui justifiera ensuite la fermeture des lieux de culte ?

La paroisse survivra-t-elle ?

Nous avons tenté à plusieurs reprises d’avoir un contact avec notre Évêque-auxiliaire ou avec notre Cardinal (entre-temps indisponible pour des raisons de santé et que nos prières accompagnent). Mais les autorités refusent de rencontrer les paroissiens. Le confinement a bon dos. Nous l’avons demandé bien avant déjà. L’Église, en refusant d’entendre ses fidèles, ne les contraint-elle pas à crier ? À crier fort et publiquement, faute de pouvoir obtenir un dialogue. Pas faute, cependant, de l’avoir demandé. Que s’est-il donc passé à Bruxelles pour que l’Église soit si sourde à ses fidèles ?À la veille de mettre cette carte blanche sous presse, nous apprenons que le Vicariat a présenté aux responsables de la paroisse Saint-Paul une solution intermédiaire consistant en une mise à disposition temporaire d’un prêtre extérieur à l’UP qui viendra célébrer certaines messes. Nous l’accueillerons avec confiance et espérance. Les eucharisties seront donc en partie assurées. Pour autant, la paroisse survivra-t-elle ? C’est précisément la question dont nous aurions aimé débattre avec notre Évêque-auxiliaire. Notre souhait de pouvoir dialoguer de façon constructive avec les autorités ecclésiales reste entier.

"Prions le Seigneur pour les pasteurs, pour que le Seigneur leur parle toujours, pour que le Seigneur nous parle toujours, nous explique toujours. Qu’il nous enseigne à ne pas avoir peur du peuple chrétien." (Homélie du pape François à Sainte-Marthe du 24 avril 2020)

Liste des signataires

Marie Cruysmans; Bernard Dautricourt; Myriam Gendebien; Frédéric et Fabienne Puel; Jérôme de Bucquois; Gabrielle de Pérignon; Nicolas du Chastel; Soline de Looz; Beatrice de Furstenberg; Bernard Wauthoz; Marie-Jeanne La Grange; Paul Vander Elst; Isabelle Dhanis; Etienne et Monique De Smet; Christian-Charles et Marie-Christine Dupuis; François d'Adesky.

 

 

 

 

 

 

23 janvier 2020

Vers quelle Eglise? ...l'audace de repenser l'Eglise. (1)

La conférence de Jean-Pol Gallez sur l'avenir de L'Eglise, donnée ce mardi 22 janvier 2020 au chant d'oiseau, nous a mis en contact avec la riche pensée du Père Joseph Moingt s.j. 

JeaPol Gallez

L'auteur, théologien ucl, au travers d'un exposé très riche et rigoureux, a posé les enjeux qui s'offrent à l'Eglise alors que la pratique religieuse ne cesse de décroître et que le manque de prêtres se fait cruellement sentir. Quel christianisme voulons-nous promouvoir? Un christianisme de la religion, né en Europe, qui ne cesse de s'essoufler en se voulant le gardien du sacré ou une religion de la foi qui prône un nouvel humanisme chrétien. L'absolu de Dieu ne se donne plus à penser dans une pratique religieuse et dans l'acquiescement à des dogmes mais bien dans le visage de l'autre qui me fait découvrir l'absolu de Dieu dans une dimension éthique.

Ce passage d'un christianisme de la religion à un christianisme de la foi demande de la part de chaque chrétien de revivifier son propre baptême et d'accueillir l'Esprit-Saint, seul garant d'une croissance de l'Eglise dans la vérité et l'audace.

Paul Huybrechts

 

 

 

 

Quel christianisme?
  • Nous voulons réfléchir avec audace sur l'avenir de la religion chrétienne et questionner les événements qui nous interpellent. Alors que la pratique décroît et que les structures ecclésiales sont à bout de souffle, il nous faut "revivre" notre foi.
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